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Séguier

Notice biographique et littéraire de l’académicien Esprit, de Béziers

Jacques Esprit, auteur de La Fausseté des vertus humaines, récemment réédité par Séguier dans un volume introduit par Pascal Quignard, a tenu rang dans la société élégante du XVIIe siècle. Il est question de lui dans maintes historiettes de Tallemant des Réaux. MM. Sainte-Beuve et Cousin ont été amenés à parler de lui, l’un dans Port-Royal, les Portraits ou les Causeries du lundi, l’autre dans ses Études sur les femmes illustres et la société du XVIIe siècle. En 1867, un dénommé Antonin Soucaille rédigea la première notice biographique d’importance de l’écrivain et académicien originaire de Béziers, pour le bulletin de la société archéologique de la ville.

 

Jacques Esprit naquit à Béziers, le 22 octobre 1611. Sa famille, sans être d’un rang élevé, jouissait d’une juste considération. Il fit d’assez bonnes études au collège des Jésuites. Son enfance ne présente rien de saillant. Quand le moment fut venu de choisir une carrière, il pencha pour l’état ecclésiastique. À l’âge de dix-huit ans, il alla à Paris, et, sur la demande de son frère aîné, il fut admis au séminaire de Saint-Magloire (16 septembre 1629). II n’y fit qu’un séjour de quelques années. Il en sortit avant que son éducation ecclésiastique fût terminée. Il avait trouvé peu d’attrait aux raisonnements spéculatifs de la métaphysique et aux procédés de la théologie scolastique, quoiqu’ils fussent tempérés par l’étude des belles-lettres. Sa vocation religieuse n’eut pas de suite. Esprit vécut alors dans le monde. Il y figura avec le titre d’abbé, parce qu’il portait un petit collet. Il fut mêlé à la société brillante du XVIIe siècle et y parut avec avantage. S’il n’avait pas une grande fortune, il avait d’aimables qualités. Il était ce qu’on appelait alors un honnête homme, c’est-à-dire un homme poli et sachant vivre. La nature l’avait bien servi. Elle lui avait donné tout ce qu’il fallait pour se faire favorablement accueillir dans les cercles où il était présenté. Il était né pour son époque. Sa conversation était vive, spirituelle, séduisante.

Il était né pour son époque. Sa conversation était vive, spirituelle, séduisante.

Personne ne faisait un récit avec plus de charme et de galanterie que lui. Il plaisait par l’air et la grâce dont il disait les choses ; il savait donner à tout un tour agréable. Il avait une figure belle, avenante, et des manières distinguées. Il connaissait parfaitement, pour parler le langage à la mode, le fin des choses. Il n’en était pas tout à fait ainsi à son arrivée de Béziers, et l’on a plaisanté « de ses visites si longues, qu’on croyait qu’il voulait demeurer à coucher chez les gens1 ». Il lui fallut peu de temps pour se défaire de ses habitudes provinciales. Esprit accrut ses relations par la fréquentation du monde. Il aimait à se produire et il avait ce qui était nécessaire pour se faire distinguer. Il s’insinua dans l’affection de grands personnages dont il gagna l’estime. Parmi ses protecteurs, il compta le duc de La Rochefoucauld, l’auteur des Maximes, le chancelier Séguier, le prince de Conti, auxquels il convient d’ajouter la duchesse de Longueville et la marquise de Sablé2. Il se lia aussi avec les gens de lettres et les beaux esprits du temps : Chapelain, Conrart, Gombauld, Scudéry3. Il les rencontrait dans ces réunions choisies où l’on vivait dans une entière familiarité et dans une parfaite intimité. Parmi ces réunions, l’hôtel de Rambouillet4 occupait le premier rang. Esprit ne tarda pas à être admis dans cette société, la plus polie que Paris ait jamais vu se former. C’était le rendez-vous de ce qu’il y avait de plus distingué par l’esprit et par l’éducation.

Au XVIIe siècle, les lettres étaient cultivées pour elles-mêmes. On se contentait du plaisir que l’on goûtait à leur commerce. On ne courait pas, comme aujourd’hui, après la réputation, la célébrité, la fortune. Ceux qui se vouaient au culte des lettres étaient soutenus par de grands seigneurs d’un esprit orné. Des relations intimes, durables s’établissaient entre eux. Bois-Robert et La Serre étaient grands amis du cardinal de Richelieu. La duchesse de Longueville appelait à sa table Chapelain et Saint-Amant5. Assez souvent aussi les grands seigneurs recevaient des gens de lettres dans leurs hôtels, et leur confiaient une éducation. Ils étaient alors domestiques de leur maison, c’est-à-dire des gens attachés à la maison ! Le mot est de l’époque et n’a rien d’offensant. La Bruyère ne se faisait-il pas un titre de se trouver en cette qualité dans la maison de Condé ? Esprit fut aussi domestique d’un grand personnage dont il gagna l’amitié. C’était Pierre Séguier, chancelier de France et, à diverses reprises, garde des sceaux. Cette âme noble et généreuse favorisait de tout son pouvoir les lettres et les arts. Son hôtel était toujours ouvert aux gens de lettres et aux artistes, qu’il aidait de sa bourse toutes les fois que l’occasion se présentait. Il goûtait le charme secret des entretiens d’Esprit, dans lesquels s’entremêlaient des traits vifs et piquants. Il l’honora d’une affection particulière et le combla de bienfaits. Voulant lui procurer dans le monde des moyens d’existence convenables, il lui constitua une rente de quinze cents livres, augmentée plus tard de deux mille livres qu’il lui fit donner sur une abbaye. Il le prit dans son hôtel avec Germain Habert, abbé de Cérisy (1610-1654), et Cureau de La Chambre (1594-1669), son médecin et médecin ordinaire du roi, tous deux membres de l’Académie française. Il en fit son commensal, pour l’avoir plus près de lui.

La réception d’Esprit à l’Académie eut lieu le 14 février 1639.

Là ne se bornèrent point les libéralités et les faveurs du chancelier. Il avait puissamment contribué à la fondation de l’Académie française et il en était un des plus fermes appuis. À la mort du cardinal de Richelieu, les services importants qu’il avait rendus à cette compagnie lui valurent l’honneur d’en être nommé protecteur. Placé sous ce patronage, Esprit en fut élu membre. Sa réception eut lieu le 14 février 1639.

Esprit désira ensuite faire partie des Conseils du roi. Le chancelier lui fit obtenir, vers 1640, le brevet de conseiller d’État6. Esprit avait alors tout au plus trente ans, et il tenait tout ce qu’il pouvait espérer. Hélas ! la disgrâce suit de près l’élévation.

La disgrâce suit de près l’élévation. Esprit en fut victime en 1644.

Il fut tout à coup en butte aux atteintes du sort et encourut, en 1644, la haine de son bienfaiteur. Voici à quelle occasion : le chancelier avait marié sa fille aînée, Marie-Madeleine, à César du Cambout, marquis de Coislin, colonel-général des Suisses. Ce vaillant capitaine était mort en 1641, des suites d’une blessure reçue au siège d’Aire. Il n’avait que vingt-huit ans. La marquise de Coislin, jeune encore et belle, ne put se résigner à un veuvage prématuré. Elle conçut une véritable passion pour un beau et séduisant gentilhomme, Guy, marquis de Laval et de Sablé7, et l’épousa, en 1644, sans avoir pris aucun avis de son père ni de sa mère. À la nouvelle de ce mariage, le chancelier, fortement irrité, donna un libre cours à l’explosion de sa colère et les éclats de sa fureur retombèrent sur son protégé. Esprit était assidu chez la marquise de Coislin ; elle lui portait beaucoup d’intérêt ; elle lui avait fait donner mille livres de pension sur le prieuré d’Argenteuil. Il était naturel de croire qu’il savait tout. Le chancelier lui reprocha de ne lui avoir pas révélé ce qui se passait dans la maison de sa fille et lui fit signifier de quitter son hôtel.

Esprit n’avait point de tort, à en croire Tallemant des Réaux, qui ne lui est pas toujours bienveillant. Il semblerait qu’il aurait été tenu par la marquise de Coislin dans une complète ignorance de l’intrigue. L’ordre enjoint à Esprit était formel ; il n’y avait point à hésiter. Innocent ou coupable, il se retira immédiatement. La colère du chancelier était grande ; il obéit plutôt que de chercher à se justifier. Il ne tenta même pas de se rapprocher du chancelier à la mort du marquis de Laval, qui, deux ans après son mariage, périt glorieusement au siège de Dunkerque, le 18 octobre 1646, âgé de vingt-quatre ans. Il se retira en silence, emportant le souvenir des bienfaits qu’il avait reçus. Il revint néanmoins un jour à lui et l’implora à raison de tracasseries dont était l’objet la famille de sa femme de la part du comte d’Harcourt.

En sortant de l’hôtel du chancelier, Esprit alla se loger dans le voisinage de l’hôtel de Longueville. Anne de Bourbon, mariée depuis deux ans au duc de Longueville, était une vieille connaissance. Il l’avait vue à l’hôtel de Rambouillet, où elle brillait par sa beauté, son esprit et sa grâce.

Madame de Longueville lui tendit une main protectrice. Elle lui fit donner une rente de deux mille livres sur une abbaye dont était titulaire La Croisette, intendant de sa maison. Elle l’emmena avec elle à Munster, où elle alla rejoindre son mari, qui y avait été envoyé ambassadeur8 et ministre plénipotentiaire (20 juin 1646).

Madame de Longueville quitta Munster le 27 mars 1647, pour revenir à Paris, où elle obtint les plus brillants succès dans le monde élégant, jusqu’au moment où éclatèrent les troubles de la Fronde, durant laquelle les grandes réunions se divisèrent et se dispersèrent. Esprit était devenu un personnage ; il était répandu dans les principaux cercles de Paris, il participait aux fêtes splendides de la Cour, il sollicitait depuis quelque temps pour entrer dans la maison de Monsieur. Uni par l’amitié avec la duchesse de Longueville et le duc de La Rochefoucauld, ardents ennemis du cardinal, il vit se nouer et se dénouer toutes sortes d’intrigues. Peut-être coopéra-t-il à quelque Mazarinade. On sait combien d’épigrammes et de pamphlets doivent le jour à cette guerre intestine ! Après la guerre de la Fronde, qui coûta tant de sang à la France, Madame de Longueville se retira en Normandie, dont le duc, son mari, était gouverneur, et se consacra entièrement à la prière et à Dieu. On touchait à la fin de 1654. Esprit ne se sépara de sa protectrice que pour se rapprocher du duc de La Rochefoucauld.

Avec la paix, refleurirent les diverses sociétés formées à l’exemple de l’hôtel de Rambouillet. Le duc de La Rochefoucauld avait ouvert son salon dans la rue de Seine. Là, se rencontraient des gens de lettres, de beaux esprits, des membres de l’Académie française. Depuis sa réconciliation avec Mazarin, La Rochefoucauld donnait tout son temps aux lettres ; il écrivait ses Mémoires au sein d’une paisible retraite. De fréquents accès de goutte le condamnaient à une vie sédentaire. Son plus grand bonheur consistait à se trouver en compagnie d’amis des lettres. Les sérieux entretiens auxquels on se livrait faisaient diversion à ses chagrins et à ses souffrances. Boileau, Racine, Molière vivaient, on le sait, dans son intimité. La Fontaine lui doit le sujet d’une de ses fables, Les Lapins. Esprit était aussi un de ceux qui fréquentaient assidûment celte société. La Rochefoucauld estimait son caractère et appréciait son talent. Il en parle toujours avec déférence dans ses lettres.

La Rochefoucauld estimait son caractère et appréciait son talent.

Au milieu de cette vie mondaine, Esprit était dominé par des pensées de détachement. Il se sentait désabusé de tout. Il fit un retour sur lui-même et s’engagea dans le chemin d’une austère dévotion. Il s’enferma au séminaire de Saint-Magloire, dans l’espoir d’y retrouver le repos du corps et la paix du cœur, mais non avec l’intention de prendre l’habit des Oratoriens. Il cédait à un penchant religieux, au désir de la retraite, au plaisir de se retrouver et de vivre avec son frère aîné.

Un ancien héros de la Fronde se trouvait dans de semblables dispositions. Les mêmes besoins, la même inclination portaient le prince de Conti vers le recueillement. II sentait le besoin de mettre ordre aux affaires de sa conscience et faisait de fréquentes visites aux frères de l’Oratoire. Il allait y puiser un aliment à sa piété ardente, qu’excitaient et entretenaient en lui les exemples et la ferveur de ces religieux. Esprit eut occasion de le voir et de converser avec lui. Le prince goûtait et recherchait l’agrément de ses entretiens. Il conçut pour lui une vive affection et lui témoigna beaucoup de bonté.

Esprit, durant son séjour chez les Oratoriens, s’imposait de fortes pénitences et se condamnait à de rudes privations. Les mortifications auxquelles il se livra, trop fortes pour sa constitution, lui occasionnèrent de violents maux de tête qui l’auraient rendu fou si le médecin ne l’avait pas obligé de sortir de cette maison. Il lui fut prescrit de se distraire ; c’est alors qu’il fit quelques voyages. Il alla voir à Angoulême Madame et M. de Montausier, gouverneur de la Saintonge et de l’Angoumois9.

À son retour à Paris, il fut accueilli dans l’hôtel du prince de Conti. Le prince fut à son égard ce qu’avait été autrefois le chancelier Séguier. Il lui confia l’éducation de ses enfants et lui donna sur un prieuré une pension de mille livres. Esprit ne tarda pas à se marier avec une riche et belle héritière, mademoiselle Geneviève Rollain, qu’il aimait depuis longtemps. Un obstacle difficile à surmonter s’opposait à l’accomplissement de ses désirs ; c’était l’infériorité de sa fortune. Des mains libérales vinrent à son aide. Le prince de Conti lui donna une somme de quarante mille livres, assignée sur le comté de Pézenas, et la duchesse de Longueville, pour contribuer à son bonheur, ajouta à la gratification de son frère une somme de quinze cents livres. Grâce à ces libéralités, les difficultés furent aplanies et le mariage depuis longtemps désiré fut peu après contracté.

Esprit partagea désormais son temps entre son intérieur et la maison du prince de Conti. Il aima beaucoup son intérieur ; il fut un tendre époux et un excellent père de famille ; il goûtait sincèrement les joies domestiques. Voici un trait que raconte Vigneul de Marville : « Qui aurait pu s’empêcher de rire en voyant Mélanchthon10, le plus grave et le plus savant théologien d’entre les Luthériens, tenir d’une main un livre dans lequel il lisait ; et de l’autre bercer son enfant pour l’endormir ? Je vis un jour dans une posture peu différente de celle-là feu M. Esprit. Il lisait Platon, et de temps en temps quittant sa lecture, il faisait sonner le hochet de sou enfant et badinait avec ce marmot11. »

On n’est pas-impunément en faveur auprès des grands. Esprit vivait dans l’hôtel de Conti avec Daniel de Cosnac, aumônier du prince. C’était un homme d’une grande ambition et d’une humeur brusque. Une rivalité éclata bientôt entre eux. Daniel de Cosnac vit d’un œil jaloux le crédit dont jouissait Esprit et ne le lui pardonna point. Il ne l’épargne pas dans ses Mémoires. Il l’accuse d’avoir cabalé contre lui, de s’être servi « de Dieu et du diable » pour lui faire perdre les bonnes grâces du prince, et lui reproche une basse adulation. Il se fait aussi médisant que Tallemant des Réaux12. Tout ce qu’il dit contre Esprit ne sert qu’à montrer la perversité de son cœur et un coupable désir de se venger d’un homme qui gêna son ambition. Ses traits empoisonnés n’arrivèrent pas à leur but, et Esprit resta toujours l’ami du prince de Conti.

Gaston, duc d’Orléans, oncle de Louis XIV, étant mort en 1660, le prince de Conti obtint du roi, sur la demande de son oncle Mazarin13, et malgré les sollicitations de Monsieur qui le désirait pour lui, le gouvernement du Languedoc. Esprit renonça avec de grands regrets, sans doute, à la fréquentation de la société de la marquise de Sablé, où il avait un des meilleurs rôles, pour suivre Conti dans sa nouvelle résidence. Il vécut avec lui dans une parfaite intimité. Toutes les affaires importantes passaient par ses mains.

Le prince de Conti habita le magnifique domaine de La Grange des-Prés, à peu de distance de Pézenas. II affectionnait cette résidence qui était, selon un historien, la plus belle maison du Languedoc. C’était un ancien apanage de la famille de Montmorenci. Il était entré, par suite d’alliances, dans la maison des Condé et avait été dévolu à la branche cadette, représentée par les Conti. Le château de La Grange-des-Prés ne présenta point l’animation, l’air joyeux qu’il avait eu autrefois, lorsque le prince vint, le 7 décembre 1655, présider à Montpellier les États de la province. On peut dire que c’était une véritable chartreuse ; tout y annonçait la piété, le recueillement, la prière. Le prince était devenu d’une piété excessive, depuis qu’il avait été atteint à Compiègne d’une fièvre continue qui faillit l’emporter. Celui qui avait jadis accueilli avec zèle la troupe ambulante de Molière s’occupait alors d’écrire un traité contre le théâtre14. Le prince distribuait tout son bien en aumônes. Il faut citer ici un trait qui révèle l’âme noble et les sentiments généreux d’Esprit.

Témoin de l’immense charité du prince de Conti, Esprit alla le trouver et le supplia de reprendre les quarante mille livres dont il lui avait fait présent pour faciliter son mariage. Mais le prince, ému de ce désintéressement, s’obstinait à ne pas reprendre ce qui avait été donné. Le prince admirait cette bonté de coeur. Une telle conduite resserra les liens d’une amitié que la mort seule devait rompre.

Madame de Longueville se chargea de faire publier La Fausseté des vertus humaines.

L’administration du prince de Conti dans le Languedoc ne dura pas plus de six ans. Il mourut dans son château même, le 21 février 1666, à l’âge de trente-sept ans. Ce fut une perte irréparable pour Esprit, destiné à lui survivre douze ans. Après un coup si terrible, il ne retourna point à Paris. Il se fixa définitivement dans la ville qui l’avait vu naître, où il atteignit le dernier terme de sa vie. Il fut tout entier à lui-même ; il se recueillit ; mit la dernière main à son livre de la Fausseté des vertus humaines, qu’il envoya à son amie, la marquise de Sablé, et que Madame de Longueville se chargea de faire publier15. II goûtait paisiblement la vie de province et consacrait son temps à un devoir bien doux pour le coeur d’un père ; il faisait l’éducation de ses trois filles.

Esprit mourut le 6 juillet 1678, à l’âge de soixante-sept ans.

 

Antonin Soucaille, Bulletin de la société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers

Deuxième série – Tome IV, 1867.

 

1. Tallement des Réaux.

2. Pierre Séguier (1588-1672), garde des sceaux de Richelieu, chancelier de France, mécène, il devient à la mort du cardinal, le 4 décembre 1642, protecteur de l’Académie française.

Armand de Bourbon (1629-1666), prince de Conti, frère du Grand Condé et de la duchesse de Longueville, fut l’une des principales figures de la Fronde. Les dix dernières années de sa vie, il fit un retour à une foi ardente et intransigeante.

Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, duchesse de Longueville (1619-1679), figure des salons, fut la maîtresse du duc de La Rochefoucauld (qui est peut-peut-être le père de son quatrième enfant, Charles-Paris d’Orléans-Longueville, né en 1649), et comme son frère Armand, un des principaux personnages de la Fronde.

Madeleine de Souvré, marquise de Sablé (1599-1678), femme de lettres française, tenait un salon littéraire, place Royale, dont La Rochefoucauld était un habitué. La marquise de Sablé avait pour habitude de relire les Maximes de son ami. Elle-même en composa.

3. Jean Chapelain (1595-1674), poète, membre de l’Académie française. Valentin Conrart (1603-1675), homme de lettres élu secrétaire perpétuel de l’Académie française en 1634. Jean Ogier de Gombauld (1576-1666), poète et auteur dramatique, académicien. Georges de Scudéry (1601-1667), romancier, dramaturge et poète, élu lui aussi à l’Académie en 1650.

4. Hôtel situé à l’actuel emplacement du pavillon Turgot du Louvre, où Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet (1588-1665), tenait salon. Richelieu figurait parmi ses visiteurs.

5. François Le Métel de Bois-Robert (1589-1662), poète et dramaturge français. Jean Puget de La Serre (1594-1665), écrivain et dramaturge, auteur d’une centaine d’ouvrages qui lui valurent le titre d’historiographe de France. Marc-Antoine Girard de Saint-Amant (1594-1661), poète et académicien.

6. Jusqu’au rétablissement du Conseil d’État, en 1667, par Colbert, le titre de Conseiller du roi en ses Conseils fut purement honorifique. Il était donné à des hommes de guerre, à des gouverneurs de province, à des commandants de troupes, à des gens de robe, de lettres, de finances. Le roi demandait son avis, le plus souvent en particulier, à celui qu’il jugeait le plus entendu sur telle affaire. Il ne s’agissait pas de délibérations mais, à la lettre, de conseils.

7. C’était le second fils de Madame de Sablé.

8. La présence du duc de Longueville à Munster avait pour objet d’apaiser les différends survenus entre le comte d’Avaux et le comte Servien, chargés de négocier le traité de Westphalie.

9. Charles de Sainte-Maure, marquis de Salles, baron de Montausier (1610-1690), militaire français, familier de l’hôtel de Rambouillet. Boileau estimait beaucoup ses jugements littéraires.

10. Philippe Mélanchthon (1497-1560), docteur en théologie et philosophe allemand, disciple de Luther.

11. Mélanges d’histoire et de littérature de Vigneul-Marville.

12. Daniel de Cosnac (1628-1708), prélat catholique, fut attaché très jeune à la maison du prince de Conti. Il prononça un discours au mariage de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz, fut aumônier de Monsieur, frère du roi, à qui il déplut et qui le fit emprisonner. Il termina sa vie archevêque d’Aix.

13. Armand de Conti avait épousé, le 22 février 1654, mademoiselle Anne-Marie Martinozzi, une des nièces de Mazarin.

14. Ce traité fut publié après la mort du prince. Il est intitulé Traité de la comédie et des spectacles selon les traditions de l’Église, Paris, 1667.

15. Biographie universelle de Michaud et M. Tyrtée Tastet, Histoire des quarante fauteuils de l’Académie française.