À l’aube du XXe siècle, un vent d’audace et de révolte souffle sur l’Europe. Partout, le tumulte emplit les cafés, les ateliers d’artistes sont en ébullition, les usines tournent à plein régime, la guerre menace. Ce monde nouveau qui est en train d’émerger foisonne en spécimens aussi étranges que fascinants. Par chance, Emil Szittya les collectionne. Pionnier de toutes les avant-gardes, ce voyageur infatigable a arpenté les routes du continent pendant plus de vingt ans. En 1923, il décide de rassembler les souvenirs des rencontres faites en chemin dans ce Cabinet de curiosités. Au fil des pages, on y trouvera épinglées une faune bariolée d’excentriques en tous genres, mais également beaucoup des personnalités qui ont marqué son temps : Apollinaire, Cendrars, Jaurès, Marinetti, Tzara, la bande à Bonnot…
Traduit de l’allemand par Aloïse Denis
Mirwais revient sur les quatre premières années d’existence de la mythique formation parisienne. « Nous étions le meilleur groupe du monde », affirme-t-il. Et il est vrai que le rock français ne reverra jamais un tel alliage d’élégance et de rage, un mélange artistique aussi audacieux. Taxi-Girl revendiquait l’influence de Kraftwerk, des Stooges, du Velvet Underground ou des Doors. Le groupe officia en première partie de légendes comme les Talking Heads, Siouxsie and the Banshees, XTC, The Stranglers, Père Ubu…
Mirwais relate ici, avec une écriture lucide, le chaos invraisemblable d’un groupe qui transcenda l’époque dans laquelle il s’inscrivait.
Qui n’a jamais rêvé, comme le héros de Woody Allen dans Midnight in Paris, d’arpenter les rues du Paris des années 1920 ? C’est précisément ce que nous proposent les souvenirs de Robert McAlmon, météore littéraire, noceur infatigable, qui fut aussi l’éditeur visionnaire de la « génération perdue », le premier à publier le jeune Ernest Hemingway et la géniale Gertrude Stein.
Il existait un manuscrit, quelque part. Beaucoup en parlaient, peu l’avaient vu et encore moins lu. Un texte électrique, hors norme, à la fois proustien et punk, selon la légende. Le voici enfin, revenu des limbes de l’oubli : L’Enfant veuf, unique roman d’Alain Kan, l’œuvre d’un fascinant fantôme qui hante, par son absence, la pop française.
Car Alain Kan a disparu le 14 avril 1990. Disparu au sens propre, évaporé, complètement. Sans donner d’adresse, sans laisser aucune trace, sans que son corps ait jamais été retrouvé. Il serait entré dans le métro et personne ne l’a plus revu.
Bruxelles, 1977. Le jeune Riton Liebman, treize ans, s’ennuie. Pour tuer le temps, il décide de se présenter à un casting organisé par Bertrand Blier pour son futur film, Préparez vos mouchoirs. Dès que le gamin se met à parler, le réalisateur sait qu’il tient son personnage. Quelques mois plus tard, Riton partage l’affiche avec Carole Laure, Patrick Dewaere et Gérard Depardieu. Il est devenu la vedette du quartier et, à seize ans, part s’installer seul à Paris. Sa carrière est lancée… du moins, le croit-il.
Au début des années 1990, John Galliano et Alexander McQueen font une entrée fracassante dans l’univers feutré de la haute couture. Leurs collections visionnaires, nourries de références d’une sophistication éblouissante, transgressent tous les codes. Chacun de leurs défilés est un véritable show, une cérémonie décadente qui rivalise avec les plus spectaculaires productions de cinéma et d’opéra.
Le luxe est alors encore le domaine réservé d’une poignée d’entreprises familiales, où les couturiers sont rois. Mais vingt ans plus tard, le secteur s’est transformé en une industrie mondiale gouvernée par un seul objectif : le profit.
Traduit de l’anglais par Étienne Gomez.