La soupe et l’écolier

Description

Cet ouvrage, qui aurait pu s’intituler « Quand les hussards noirs de la République se faisaient cantinières », est construit autour des résultats d’une enquête initiée en 1903 par le recteur de l’Académie de Besançon auprès des instituteurs et des institutrices du Jura. L’enquête portant sur la condition des enfants scolarisés habitant trop loin de l’école pour rentrer à la maison le midi donna lieu à 308 lettres-réponses. L’objectif était de mesurer la détresse des enfants afin de proposer dans certains cas l’installation d’une cantine. Si la moitié des réponses provenant des villages agglomérés ne signale rien de particulier, les autres lettres sont autant de témoignages de la vie villageoise de cette époque à la fois si lointaine et si proche de nous.
La lecture de ces lettres confirme le rôle fondamental des instituteurs et institutrices dans une société en mutation, l’existence d’une population de pauvres, laissés pour compte de cette société encore largement paysanne, et l’importance de la consommation de la soupe qui acquiert le statut de nourriture nécessaire et suffisante.