Enfants sillages

Description

Pour ce quatrième recueil, Christophe Goarant-Correa-de-Sá revisite le monde de l’enfance, cet univers intime et universel fait de petits riens et de grandes angoisses. Une poésie sobre et sans préciosité, tout à la fois efficace et source d’émotion, créatrice d’image et propre à émerveiller le monde. Une douce poésie du foyer où, comme le souligne Pierre Brunel dans sa préface, « on joue à se faire peur », où « tout monstre est […] familier, donc finalement digne d’être aimé ».
À chaque autre poème de ces « Enfants sillages », comme une empreinte enfouie, égarée de l’enfance, s’ébauche au fil des pages. Par touches suggestives, infimes, répétées, tout un paysage affectif affleure et rejaillit : panorama des jeunes années, esquisse d’un monde tout à la fois réel et magnifié, fait de mémoire et de fiction. Échos successifs, thèmes et images récurrents, le souvenir s’en vient, s’incarne au fil du texte devenu temps, scansion, rythme incantatoire, antienne de la « corde à saut » ou course effrénée que la « vrille toupie » imprime au monde alentour.
Pris dans ce tourbillon, un nouvel univers advient, comme invoqué. C’est « l’univers marionnette », celui du « bateau voile vireflotte », de « l’ourse Peluche » ou de « la Margueritte » qui laisse empreinte en son sillage…, à tel point qu’on ne sait plus au juste s’il s’agit là de souvenirs de notre propre enfance – monde éternel et immuable au souvenir – ou d’une chimère née de l’artifice du poète.
Une ré-création du monde qui ravira petits et grands.