17 Dis cette fin(s) tragique(s)

histoires palpitantes de solitude et de morts

Description

J’en suis bien navré, mais le désespérant sous-titre de ce livre est à prendre au pied de la lettre. Vous connaîtrez donc le principe ici dix-sept fois renouvelé : Durante est terriblement seul et finalement, il meurt.
Toujours ? Hélas, oui !
Pfuiii…
Avec un tel camouflet aux recettes du best-seller, le défi consiste à vous amarrer à un personnage, à vous désamarrer de la peur de la mort et à vous faire marrer finalement.
Cela dit, ce n’est rien d’autre que notre destin à tous. Cette dernière aventure-là, vous la vivrez aussi, nolens volens. N’est-ce pas – déjà ! – excitant ? Hein ?
Enfin une innocente feinte pourrait brièvement vous égarer jusqu’à penser que certains chapitres seraient en réalité des nouvelles. Mais elles se lieront magiquement et leur union fera roman, ainsi cachées dans les plis des surprises, d’autres surprises ; c’est très agréable ; mais je n’y suis pour rien, car ce n’est pas un artifice littéraire : c’est juste la vie…
Voilà : vous connaissez d’avance déjà le thème, le ressort et aussi le dénouement de chaque chapitre, et même la gestation du coup de théâtre. Alors, il ne vous reste plus qu’à espérer…

Première mort : Durante est un jeune écrivain de 35 ans, bougon dans son complexe de supériorité mâtiné de petite misanthropie. Il s’offre un voyage désorganisé dans le désert, trouve l’amour, mais perd son orientation, il meurt de soif et d’insolation.
Deuxième mort : décédé au désert, Durante est au paradis, seul pour l’éternité et très heureux.
Troisième à quinzième mort : Durante est consécutivement cosmonaute, grand voyageur, jeune œnophile, spéléologue, franc-maçon, chômeur, touriste, physicien, Dieu, vieux, jeune, etc. À partir du tronc commun de son enfance, il essaie des vies. Chacune résulte d’un hasard, d’une rencontre, d’un livre lu ou pas lu, d’un choix fait ou pas fait, qui a modifié un embranchement et créé un autre destin possible, avec la mort particulière qui l’achève…
Ces vies sont-elles réellement différentes ? C’est la question que se pose Durante.
Seizième mort : fin de la fiction, début du « récit ». Durante s’avère en réalité l’auteur des quinze premiers chapitres, autobio(s)graphiques… Ayant achevé son livre, il se repose, seul, aux Maldives. Mais il s’y noie lors d’une plongée. Une vie de plus, une mort de plus.
Dix-septième mort : Durante est réanimé, mais définitivement paralysé. Il se réapproprie sa vie entière (ou ses vies entières), et meurt, seul, à la fin. Ou pas. Le destin n’a pas décidé.
Il a vaincu la mort, toutes ses craintes. Il a beaucoup progressé. Tout est bien.